Rwanda - Ideologie du Genocide: RAPPORT DE LA COMMISSION PARLEMENTAIRE EXTRAORDINAIRE - juin 2004
REPUBLIQUE RWANDAISE
PARLEMENT
COMMISSION EXTRAORDINAIRE
RAPPORT DE LA COMMISSION PARLEMENTAIRE EXTRAORDINAIRE MISE EN
PLACE LE 20 JANVIER 2004, CHARGEE D'EXAMINER LES MASSACRES COMMIS
GIKONGORO ET ANALYSER L'IDEOLOGIE DU GENOCIDE ET CEUX QUI LA
PROPAGENT PARTOUT DANS LE PAYS.
RAPORO YA KOMISIYO IDASANZWE YASHYIZWEHO KU WA 20 MUTARAMA 2004
N'INTEKO ISHINGA AMATEGEKO, UMUTWE W'ABADEPITE, ISHINZWE GUCUKUMBURA
UBWICANYI BWABEREYE KU GIKONGORO, INGENGABITEKEREZO YA JENOSIDE
N'ABAYIHEMBERA MU RWANDA HOSE
KIGALI, 2004
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Traduction des pages 20- 169 ajoutées des conclusions finales
(Pagination conforme à la version Kinyarwanda)
CHAPITRE IV : LA OU L’IDEOLOGIE GENOCIDAIRE SE FAIT OBSERVER AU
RWANDA
PROVINCE DE GIKONGORO
1. PERSECUTION ET TERRORISME A GOKONGORO
DANS LA PROVINCE DE NYARUGURU
Dans la nuit du 27/3/2004, dans la secteur de NYARWUMBA , cellule de UWINTOBO, les familles
de KAYIJAMAHE François, MUSABYEMARIYA et KWIZERA rescapés du génocide, ont été
victimes d’une attaque menée par NGABONZIZA André alias RUJANDARI qui l’avoue lui-même,
GAHINYUZA Vianney et NDIKURYAYO Védaste. Il ont machetté quatre vaches, l’une est morte par
la suite. Actuellement, ils ont été arrêtés et sont détenus à GIKONGORO. Avant de machetter ces
vaches NGABONZIZA persécutait les propriétaires de ces vaches en disant : « Vous vous êtes
enrichis, vos enfants boivent du lait, et les nôtres meurent de faim. Nous les machetterons ou bien nous
vous machetterons vous-mêmes.
MUKAKINANI Bernadette( qui s’est surnommée MUKAMUNANA après le génocide) du secteur
GORWE , cellule de MUHORA est persécutée par ses beaux-frères dirigés par BUTERA , parce
qu’elle disait qu’elle les accusera d’avoir tué les familles de son oncle tuées pendant le génocide. Elle a
été chassé et s’est réfugiée dans une agglomération mais elle a continué à être persécutée en jetant des
pierres sur sa maison.
Dans la soirée du 20/05/2004 , MUKAKINANI Bernadette en compagnie d’une autre vieille nommée
NAKABONYE, lorsqu’elles venaient de participer dans un enterrement à NSHIRI, sont tombée dans
un guet-apens après avoir traversé la rivière de MAZATUKURA dans le secteur de GORWE. Elles ont
été frappées des massues sur les têtes, Dieu a prêté vie et personne n’est morte de ces coups.
Une autre vieille, le même soir, elle est tombée dans un guet-apens, qu’on peut supposerait qu’on
attendait MUKAKINANI, la vieille a été frappée à la tête, et elle a été gravement blessée, elle s’est
rendu à l’hôpital. . Pendant cette nuit, on a arrêté SEKAZIGA qui s’était fait délinquant. Il a été arrêté
par les paysans qui venaient secourir ces vieilles et qui l’ont rencontré en s’échappant en provenance de
l’endroit où se trouvaient ces vieilles qui venaient d’être frappées. On vient d’arrêter dix autres
personnes dont BUTERA et GASEKURUME Bonaventure qui l’avoue.
DANS LE DISTRICT DE KARABA
a) Persécution des témoins dans le procès de MASABO
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NYANGEZI et coaccusés
MASABO NYANGEZI , originaire de l’ancien commune de KINYAMAKARA, a été accusé d’avoir
dirigé des attaques qui se sont propagées dans ce district et qui ont poursuivi jusqu’à NYANZA
(VILLE de NYANZA). Parmi les gens qui l’accusait fait parti son petit frère RUGERINDINDA
Joseph, mais celui-ci s’est contredit après et s’est rangé du côté des témoins à décharge.
Les petits frères de MASABO à savoir : RUGERINDINDA Joseph et MUNYENTWARI François ont
persécuté MUDENGE Modeste, NAMAHORO Vianney, NYIRAKAMONYO Cécile,
MUNYAKAYANZA Claver , MUSAFIRI Emmanuel, NYAMUCAHAKOMEYE Eliel.
Lorsqu’ils venaient de témoigner, ils étaient frappés, c’est les cas de NAMAHORO et
NYIRAKAMONYO, on a fait emprisonner MUSAFIRI Emmanuel et MUNYAKAYANZA Claver ;
pour les autres on a arraché leurs plantes dans les champs, c’est le cas de NYAMUCAHAKOMEYE
Eliel.
Dans le procès de MASABO, on y a constaté également la corruption qui était opérée par
MUNYENTWARI François qui dirigée l’ONG ACCORD et son petit frère NYANDWI Edison qui
travaille à l’Ambassade du Rwanda à Paris.
Exemple : MUNYAKAYANZA Claver et certains vieilles qui témoignaient à charge de MASABO ont
refusé 50.000Frw qui leur était proposé pour se taire de façon que MUNYANTWALI leur a dit :
« Vous avez refusé notre argent, parce que vous voulez le crâne de MASABO, et pourtant vous n’en
aurez jamais, et le parquet ne refusera pas cet argent ».
Après cet échec avec la corruption, la famille de MASBO a préféré terroriser et persécuter ces témoins.
Les juges qui ont été dénoncés dans ce procès sont notamment NTAMABARA qui a été caractérisé par
le terrorisme envers les témoins, NTAWUGASHIRA et MWANAFUNZI qui ont fait libérer
MASABO NYANGEZI.
Cette libération a été suivie également des persécutions envers les témoins en leur disant : « Quand
vous allez charger les gens pour leur empêcher de jouir la paix, vous ne voyez pas veut que les gens
mènent de bonnes relations et vous embêter les gens dans les procès ».
Ces témoins à charge ont découragé surtout les Hutu qui étaient avec lui et qui regrettent de l’avoir
dénoncé pour être en désaccord avec leurs confrères.
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RUGERINDINDA Joseph, quant à lui a frappé NYIRAKAMONYO en lui disant : « Tu as chargé
MASABO et pourtant il a été relâché ».
b) Persécutions envers MUTABARUKA Paulin
Cet homme fut bourgmestre de la commune de ROKONDO après 1994. Il a souvent témoigné à charge
pour ceux qui ont eu une part de responsabilité au génocide de 1994.Il a été une fois emprisonné suite à
ce qu’il a chargé plusieurs personnes.
c) Persécutions envers NYIRANJISHI et NYIRABUKARA
Elles sont rescapées du génocide, du secteur NYARUSANGE. Elles sont persécutées par leurs voisins
qui leur empêchent de cultiver leurs champs ou qui gardent leur bétail dans leurs plantes. Le secteur de
NYARUSANGE est caractérisé par une très grave méchanceté ; c’est là où a été tuée MUKASHYAKA
Séraphine en 2000, c’est le secteur qui est profondément plongé dans l’idéologie génocidaire.
Parmi ceux qui sont à la tête de cette idéologie on citerait, NTEZIRYAYO André ancien Bourgmestre
de la commune de KINYAMAKARA, qui dit « qu’il est dans la punition de la vieillesse au lieu de dire
qu’il est en retraite ». Il s’est prononcé une fois en public à CYANIKA et devant le Président de la
République : « Les danses sont les mêmes, ce ne sont que les danseurs qui ont changé ».
Le même secteur est habité par un certain RWAMIHETO Célestin qui fut enseignant. Il est connu
comme quelqu’un qui incite la jeunesse aux divisionnismes, comme en 1973. C’est ainsi que pendant la
période électorale en 2003, il a été attrapé entrain de parcourir tous les ménages en sensibilisant le
divisionnisme en se basant sur les ethnies. Il fait tout cela étant aveugle de façon qu’il ait été puni avec
son fils qui le guider.
d) Persécutions envers de MUKAKABERA Vénéranda
Dans le district de KARABA, secteur de MBAZI, depuis le début des juridictions Gacaca,
MUKAKABERA résidant au secteur GASHARU, est persécuté par les gens qu’elle a accusé d’avoir
tué les siens. Parmi ces gens on peut citer une femme qui s’appelle Libérata KAMPIRE et son mari qui
sont emprisonnés à GIKONGORO. Cette femme (KAMPIRE) a prononcé des paroles blessantes à
l’endroit de Vénéranda. C’était le jour où l’on avait amené les prévenus pour plaider au niveau du
secteur. Elle a dit : « Tes enfants sont partis, ils ne reviendront pas, ; quant à moi ma famille a
bénéficié de deux enfants. Elle le disait tout en sachant que c’était elle qui avait achevé les enfants de
Vénéranda lorsque l’attaque les avait laissé encore vivants. Et quand elle est arrivée à la prison de
GIKONGORO, elle a mis au monde deux jumeaux.
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e) Persécutions envers MUKANYANDWI Théresie
MUKANYANYANDWI Théresie est une femme Hutu qui avait un mari Tutsi. Résidante au secteur
MBAZI, cellule de NGAMBI, elle s’est réfugié chez son frère MUNYANKINDI Innocent après la
mort de son mari.
Dans l’attaque qui est venu tuer les enfants de MUKANYANDWI Théresie faisait parti un certain
NKURUNZIZA Prosper, fils de HISHAMUNDA et MUTUMWINKA Donatilla. C’est lui qui a
témoigné que les enfants étaient Tutsi et qu’ils devaient être tués. . Ils les connaissaient très bien parce
que l’un de ces enfants qui s’appelait RUKUNDO était son collègue de classe. Leur oncle
MUNYANKINDI Innocent a essayé de les sauver en disant qu’ils sont Hutu, mais il n’a pas réussi.
Seul RUKUNDO a pu être rescapé et c’est lui qui a témoigné à chargé de NKURUNZIZA Prosper.
MUTUMWINKA Donatilla, en tant diacre de l’ADEPR, pour faire libérer son fils, se fait aider d’un
groupe de personnes également membres de l’ADEPR composé de GASARABWE Jean,
YIRIRWAHANDI Silas et les autres, ce sont eux qui persécutent MUKANYANDWI Théresie pour la
faire taire.
Persécutions dans la Ville de GIKONGORO
Noms et prénoms Lieu de résidence La façon dont ils
sont persécutés
Les responsables de
ces persécutions
1.
MUKANDANGA
Ageniste et
NYIRANZAGE
Félicité
REMERAMURIRO
Il les a rencontré et
les a fait faire des
coups de tête et leur
a dit qu’il les tuera
BAPFAKURERA
2. MUJAWAYEZU
Spéciose
KIZIUWABAHIMA
Elle a rencontré
NSABIMANA en
chemin, il l’a violé
et l’a dit qu’il la
tuera
NSABIMANA
3.. MUKANKUSI
Foyibi
GASAKA On la fait souvent
peur en lui disant
qu’on la tuera, on a
empoisonné son
frère lorsqu’elle
venait de témoigner
GASARABWE et
MUKANOHERI
4.MUKAGAKWAYA
Anathalie
NGIRYI Elle a été victime
d’une attaque qui a
pillé ses biens et
détruit sa maison
Une attaque
5.NYIRABUSERUKA
Anathalie
NGIRYI Elle souvent
persécuté par
l’ancien
Une attaque
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coordinateur du
secteur NGIRYI
chaque fois qu’elle
vient de témoigner
6. KANKUYO
Daphrose
GASAKA Elle a été attaquée
plusieurs fois et
quand elle a crié au
secours personne ne
l’a secouru
Des attaques
7. NYIRABARINDA
Immaculée
KIZI Elle a été attaquée
le 5/06/2002
Des attaques
8. Le fils de
NYIRABARINDA
Immaculée
KIZI Il a été attaqué le
5/06/2002, il a été
machetté
Des attaques
9.NGURUBE Charles KIZI Il a été attaqué par
les mêmes attaques
le 5/06/2002
Des attaques
10. BUSOKORO KIZI Il a été attaqué
également le
5/02/2004
Des attaques
11.
MUKARURANGWA
Médiatrice
KIZI Elle a été violé le
5/02/2004
Elle disait que
c’était des gens qui
voulaient la tuer
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Persécutions au district de KADUHA
Les gens qui ont été tués dans le district de KADUHA avaient été persécutés plusieurs fois, ils avaient
prévenu l’administration mais cette dernière ne s’y est pas intéressé.
Il s’agit de NDAHIMANA Emile, RUTINDUKA Charles et KARASIRA alias KABOMBO.
Un jeune homme appelé BIGIRABAGABO Fulgence fils de RUTAGANIRA résidant au secteur
MUKONGORO, cellule SEMAZA, a été attaqué dans la nuit du 13/10/2000. On a cassé les portes de la
maison et des fenêtres. On voulait le tuer. Il s’est enfui. Après avoir échappé, on a brûlé sa maison. Les
paysans qui sont venus au secours ont pu arrêter cette incendie. Le lendemain on l’a retrouvé dans la
forêt. Il était en état de traumatisme et ne pouvait pas parler. L’attaque contre ce jeune homme
prendrait l’origine de son témoignage à charge de ceux qui ont tué sa tante et ses enfants. Parmi les
gens qu’il a chargé on citerait : USENGUMUREMYI Cyprien alias MARIKO qui est souvent accusé
d’avoir dirigé des attaques et qui n’a jamais été arrêté depuis 1994. Il y a également HITIYAREMYE
Fidèle qui est reconnu pour avoir perpétré le génocide au district de KADUHA.
Ceux qui ont été chassé dans la province de GIKONGORO
Ceux qui ont été chassé et fui le district de KADUHA :
MUJAWAMARIYA Jeanne qui était secrétaire du maire NDIMBATI. Elle a eu des conflits avec le
maire suite aux activités qu’elle menait en faveur des rescapés du génocide dans la cadre de
IBUKA.Le maire NDIMBATI l’a chassé de son travail en disant qu’elle n’avait des études nécessaires.
Elle s’est senti menacé et s’est réfugiée à GITARAMA.
MUGWIZAMBARAGA quant à lui, était assistant du bourgmestre dans la commune de MUSANGE et
avait été responsable d’IBUKA dans la même commune. Il a été persécuté par NDIMBATI qui avait
peur d’être chargé par lui. Il s’est réfugié à RUSATIRA avec sa femme dans l’école AEBR.
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MUBERUKA Alexis est le grand frère de MUGWIZAMBARAGA Aloys. Il fut conseiller du secteur
CYABUTE. Il a été lui aussi persécuté et s’est réfugié à RUHANGO.
La plupart des gens sont persécutés suite aux témoignages qu’ils ont donnés dans les juridictions
gacaca là où elles ont commencé ou aux témoignages qu’ils pourront donner ultérieurement.
2. LA JUSTICE DANS LA PROVINCE DE GIKONGORO
La justice à GIKONGORO est mise en cause par la population avec laquelle nous nous sommes
entretenus en disant qu’elle n’a plus confiance à elle.
On accuse la justice de corruption et laisser la population dans les va-et-vient. Il a été constaté ensuite
qu’il a été libéré plusieurs personnes accusées de génocide sous prétexte de manque de preuves.
Ceux qui ont été libérés dans ce cadre, ce sont justement eux qui continuent à tuer et persécuter les
témoins.
Concernant la corruption, le préfet de la province monsieur NSANZURWANDA Epimaque a donné
une fois une remarque publiquement aux juges en leur demandant d’avoir la discipline pour maintenir
la confiance de la justice à GIKONGORO.
a) Le procès de MASABO NYANGEZI et CONSORT
Dans ce procès, les prévenus étaient accusés d’association des malfaiteurs pendant le génocide et
d’avoir exterminer les Tutsi dans les secteurs de NYABITARE, KARAMA , MUHANAGA dans
l’ancien commune de KINYAMAKARA et d’avoir traversé la rivière de MWOGO pour attaquer dans
la commune de RUHASHYA. Une trentaine de personne est accusée dans ce même procès. Certains
ont plaidé coupable et ont accusé leurs coaccusés. Ce qui est étonnant pour la Commission c’est la
façon dont ce procès a été tranché. Le tribunal n’a pas tenu volontairement en considération certains
témoignages et les a minimisés. Parmi ceux qui ont plaidé coupable on peut citer NDAGIJIMANA
Alexandre alias YAMBU et UTABAZI Origène.
Selon les témoignages de ceux qui plaidé coupable d’avoir participé dans les attaques qui ont se
propagés dans les secteurs cités précédemment, MASABO avait un pistolet(fusil) et c’est lui qui le
signal de débuter les massacres en tirant en l’air et les autres commençaient à tuer.
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Plusieurs personnes ont été tuées à savoir les familles de :
BUCAKARA Claver ; NYIRAFIGI ; NKURIKIYINKA ; KAYONGA ; KARANGWA Juvénal ;
NTIYAMIRA ; KAYITANA ; MUKAMURARA ; HABINSHUTI ; REKERAHO et ses enfants ;
NYIRANSHUTI et autres…..
Ce procès a été caractérisé par une corruption remarquable de façon qu’il a été étonnant de condamner
MASABO à 6 ans d’emprisonnement équivalent à la période qu’il venait de passer en prison.
Pour simplifier les choses les juges ont pris NDAGIJIMANA Alexandre alias YAMBU et l’ont
qualifié d’accusé principal ; au lieu de parler du procès de MASABO et consort, on l’a appelé le
procès de NGAGIJIMANA Alexandre alias YAMBU. Celui-ci a été également élargi après avoir
avoué. Les témoins ont été étonnés, ont été persécutés, frappés mais personne n’a été puni parmi ces
persécuteurs.
Ça reste toujours confus. Les paysans disent que personne ne restera en prion sauf celui qui n’as pas
d’argent. Ils souhaitent que le gacaca puissent montrer la vérité sur la mort des toutes ces personnes
sans passer à côté.
b) Le procès de NYIRAMUTUMWA Anne Marie
Cette vieille qui habite dans le secteur de KIGOMA, cellule de CYABADONGO, au district de
KADUHA, a gagné le procès contre NIYONGIRA dans le tribunal de canton de KADUHA. C’était un
procès concernait les vaches. A
Au moment la cour d’appel n’avait pas encore prononcé le jugement, le tribunal de Première instance a
ordonné l’exécution du jugement et vaches ont repris contrairement au gain de cause obtenu au
tribunal de canton. L’exécution de ce jugement a eu lieu à son absence car elle était allé suivre l’état
d’avancement de son procès à la cour d’appel, et elle a trouvé ses vaches enlevées .Elle reste
actuellement dans les va-et-vient à la province de Gikongoro mais son problème n’est pas résolu.
c) Le procès de MUKAKARERRA Verdianne
Elle habite au secteur NYARUBANDE, cellule de MUHANGA, district de KINYAMAKARA. Cette
femme rescapé du génocide a eu un procès contre MANIRAHO concernant le contrat conclu entre eux.
MANIRAHO devait DONNER une maison à MUKAKARERA afin de lui rembourser une de 131.542
qu’il lui devrait.
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MANIRAHO n’a pas honoré ses engagements et il a donné la maison à une autre personne. Le procès a
eu au tribunal de canton de KINYAMAKARA en 1998. MUKAMURERA, après avoir gagné le
procès, MANIRAHO a fait appel au Tribunal de première instance de GIKONGORO. La femme a de
nouveau gagné le procès, le 03/04/2000.
Jusqu’à présent ce jugement n’est pas encore exécuté pour que cette femme soit dédommagée.
c) La corruption à la prison de GIKONGORO
On parle aussi de la corruption à la prison de GIKONGORO entre les prisonniers eux-mêmes. On
constate que les prisonniers riches accusés de génocide corrompent les plus pauvres. Ces derniers
décharges les riches et se portent responsables de leurs accusations. Ce système est appelé « KUGURA
UMUSOZI » qui signifierait littéralement « ACHETER LA MONTAGNE »
3. L’ADMINISTRATION
Dans la province de GIKONGORO, la Commission a été étonné de constater que toutes instances
administratives ne donnent pas une ampleur nécessaire les tueries qui avaient eu lieu dans cette
province. Ceci a été constaté dans les paroles prononcés par les autorités qui se demandaient pourquoi
il était nécessaire que les instances supérieures du pays (Sénat, assemblée nationale) étaient venus
suivre ces choses qu’ils considéraient ordinaires. Le préfet de la province et le maire du district de
KADUHA, district dans lequel s’est produit ces tueries se demandaient si « c’est une nouvelle
politique » Il y en a même ceux qui y voyait une sorte d’exagération et de propager des rumeurs dans le
but de donner une mauvaise réputation à la province.
La commission a été étonnée de la façon dont elle a été accueillie par l’administration de la province et
des districts de KADUHA et KARABA. Il n’y avait pas de confiance., alors que c’était une façon de
s’entraider afin de connaître la vérité sur ces tueries. Les instances chargées de sécurité et la population
l’ont pourtant bien accueilli et l’ont aidé.
La population disait « vous aviez tarder » ou bien « Il n’était pas d’habitude de voir les gens des hautes
instances nous approcher pour traiter ensemble nos problèmes ».
a) L’administration de la PROVINCE
Plusieurs personnes avec lesquelles la Commission s’est entretenus, affirment que l’ancien préfet de la
Province de GIKONGORO, monsieur MUTIJIMA Augustin a une grande responsabilité dans les
problèmes de divisionnismes qui règnent jusqu’à présent dans cette province.
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Au moment où il dirigeait le projet DANK dans le NYARUGURU, il est dénoncé d’avoir eu une
responsabilité dans le génocide de 1994.
Au moment où il dirigeait la province de Gikongoro, il est dit qu’il était caractérisé par le
divisionnisme à base ethnique, de façon qu’il y a même des écrits qui montrent qu’il dirigeait des
réunions clandestines dans le but de propager des enseignements qui incitaient la population « à
soutenir l’objectif de la majorité ethnique » (RUBANDA NYAMWINSHI ) Il demandait à la
population de ne pas élire un Tutsi ou un Hutu membre du FPR dans l’administration de
GIKONGORO ; En ce moment là, il préparait les élections des dirigeants des instances de base en
2001.
Dans ce programme de divisionnisme à base ethnique, MUTIJIMA était aidé par NTABUHUNGIRO
Vénuste, RUSANGANWA Célestin, UWINEZA Jean d’Amour, NDUWUMUKIZA Innocent ; les
réunions se tenaient chez MUDAHERANWA Vincent dans le secteur de RURAMBA.
MUDAHERANWA fut l’ancien bourgmestre de l’ancienne commune de RWAMIKO au moment de
« la Zone Turquoise » Il avait été emprisonné accusé de génocide et libéré d’une façon confuse. Le
préfet faisait tous ces actes à l’insu de l’administration de la commune RWAMIKO.
Ce qui est encore dit , est que pendant qu’il était préfet de la province, MUTIJIMA sensibilisait le parti
MDR en même temps que le FPR dont il était président au niveau de la province. Dans la
sensibilisation pour le parti MDR, MUTIJIMA était aidé par/
RWIGEMA Pierre Célestin ; HABYARABATUMA, ; UBARIJORO Bonaventure ; KABAYIZA
Boniface qui était Sous-préfet à KARABA ;NTEZIRYAYO André qui fut bourgmestre de
KINYAMAKARA et RWAMIHETO qui avait été enseignant.
Après être nommé Secrétaire général au MINALOC, MUTIJIMA a été caractérisé par des actes de
divisionnisme en collaboration avec le directeur du plan DUKUNDANE Alexis, le petit frère de
KAYISHEMA Clément qui est détenu à ARUSHA en TANZANIE, qui a été aussi le directeur du plan
dans le gouvernement de Kambanda dans camp de MUGUNGA.
MUTIJIMA en collaboration avec DUKUNDANE a freiné un projet qui fonctionnait dans la direction
du plan. Ils disait aux bailleurs de fond que le MINALOC ne fait rien pour la population et que les
aides sont mal utilisé.
En tant que coordinateur au MINALOC, MUTIJIMA a freiné les dossiers du personnels de façon que
les agents du MINALOC ne sont pas contents de ses services.
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Ce divisionnisme implanté à GIKONGORO, vient s’ajouter à sa mauvaise histoire qui est pour cette
nouvelle administration un mauvais héritage.
On dit que le préfet de la Province de GIKONGORO a débuté ses activités avec la force et la volonté
de relever la province. Mais la commission a été informée que qu’il s’est approché des mauvais
conseiller qui l’aident pas à accomplire son rôle. Parmi eux on peut citer, NSABIMANA Salomon
représentant de la commission de l’unité et de réconciliation qui est accusé de génocide. Lorsque la
commission a rencontré cet homme, il a manifesté un manque de vérité. Interrogé sur ce qui se passe
dans le district de KARABA dont il est originaire ; il a osé dire qu’il ne suit pas ce qui se passe là, alors
qu’il représente la Commission qui observe toute la province et surtout dans les problèmes qui
menacent l’unité et la réconciliation comme le divisionnisme
On dit que NSABIMANA Salomon est caractérisé par l’emploi de « langues », il dit ce qu’il n’accepte
pas, il aime aussi mettre les gens en désaccord. Les autres qui font parti u groupe qui dévie le préfet de
GIKONGORO, on cite KARENZI Paul secrétaire exécutif de la Ville de GIKONGORO et Siméon
BANGIRIYIKI qui travaille dans l’administration de la province.
Certaines personnes de KADUHA désavouent le préfet de la province de GIKONGORO de n’avoir
pas intervenu urgemment pour les secourir et a attendu trois semaines pour venir avec les dirigeants
qui venaient de Kigali dans une réunion qui a eu lieu le 17/12/2003 dans les secteurs de
MUKONGORO, JOMA et JENDA. Il faut signaler que celui qui a été tué en dernier est RUTINDUKA
Charles qui est mort le 27/11/2003.
b) L’administration du district de KADUHA
Cette administration a été mise en place en profitant du divisionnisme basé sur l’ethnie. On dit que
NDIMBATI SANYU Désiré, dans sa campagne électorale disait »voter pour moi, je vais vous protéger
contre les extrémistes rescapés du génocide » ce qui montre qu’a gagné les élections suite à la
« majorité »
En collaboration avec ses collègues avec lesquels il a travaillé ensemble lorsqu’il dirigeait la commune
de MUSANGE, ils ont construit une maisonnette (akazu) dans l’administration du district de
KADUHA, constituée par celui qui était Vice-maire NDEREYIMANA Jean Chrysostome qui était
chargé de l’économie, UWAMBAYINKAMBA Emerita qui était chargé des affaires sociales, et
UZABAKIRIHO Célestin qui était chargé de la planification, tous originaire du secteur JENDA, là où
habitait le regretté RUTINDUKA Charles, AKIMANA Célestin était le coordinateur de ce secteur et le
mari d’UWAMBAYINKAMBA.
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c) L’administration du district de KARABA
L’administration de ce district ne parvient pas à résoudre les problèmes de la population et lorsqu’il
s’agit des problèmes des rescapés du génocide ça devient très dramatique. Ceci a été observé lors de
l’assassinat de MUKASHYAKA en 2000, et au moment de l’enterrement des victimes du génocide
dans l’ancien commune de KINYAMAKARA en 2002.
Au lendemain de la mort de MUKASHYAKA Séraphine, GATERA Gérard qui était maire de ce
district, est arrivé le matin en provenance de la Ville de GIKONGORO, là où il habite. Sans attendre
l’enquête policière ou une expertise médicale, il a immédiatement ordonné à la population d’enterrer le
cadavre.
Les rescapés du génocide dont leur responsables au district de KARABA, MUNYAKAYANZA
Claver, ont réfuté cette décision et on souhaité que le cadavre soit conduit à l’hôpital. Sur demande de
la police le maire a libéré le véhicule pour le transport ce cadavre.
L’autre chose qui montre la mauvaise administration du district de KARABA, c’est la façon honteuse
dont on a enterré les victimes du génocide pendant le deuil de 2002 dans l’ancienne commune de
KINYAMAKARA.
En cette année la province avait choisi d’enterrer les victimes dans le district de KARABA. On a
chargé au Maire GATERA Gérard tous les préparatifs relatif à cette enterrement. Le jour de
l’enterrement ceux qui étaient venu participer à cette cérémonie dont les rescapés du génocide venus de
tous les coins du pays ont été étonnés de voir des cercueils qui étaient préparés pour cette cérémonie.
C’était de très petits cercueils, mal fabriqués. Ces dits cercueils n’ont pas pu contenir tous les os. Les os
qui restaient ont été réunis dans les shittings de façon qu’en les transportant vers la tombeau ils
s’éparpillait ici et là. Ceux qui l’ont observé ont été fâché ce qui a poussé le maire de MUDASOMWA
et Président d’IBUKA au niveau de la province à condamner publiquement ces actes.
Ce qui a étonné la Commission , c’est la façon dont l’administration de la province s’est comporté
devant cette situation : Le maire de MUDASOMAWA qui a réagi à cette situation est devenu fautif.
En 2003, cet enterrement a été corrigé, ce qui a créé un mauvais climat entre le maire de KARABA et
les rescapés du génocide.
Concernant le gacaca, le maire GATERA Gérard a réuni une fois la population du secteur KIYAGA
pour l’expliquer.
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Dans cette réunion le maire s’est exprimé ainsi : « Il faudra dire la vérité, mais attention il ne faudra pas
vous casser les ventres »
Un paysan lui demanda : « Comment est-ce qu’on pourra connaître la vérité alors que vous nous
apprenez ne pas nous casser les ventres ? » Le maire l’a répondu en le repoussant : « Aaa, vous
recommencez »
4. LES ECOLES
a) ACEPER DE GIKONGORO ( VILLE DE GIKONGORO)
Les étudiants de l’école de ACEPER en général aidé par le FARG. Monsieur BIKORIMANA Jean de
la Paix alias AMANI qui enseignait l’éducation politique persécutait les élèves en disant que ceux qui
ne sont pas aidé par le FARG n’ont qu’à se débrouiller. Les discours en rapport avec les enfants qui
sont aidé par le FARG prenaient la plus grande partie de son cours. Actuellement il a été muté à
GITWE. Il a quitté après avoir planté le divisionnisme au sein des élèves de l’ACEPER. Le Directeur
de l’école MUNYENGABE Joseph et le préfet de discipline GAHIGANA Alexis sont mis en cause.
b) L’école secondaire de RUNYOMBYI ( DISTRICT DE NSHILI)
A l’école primaire de RUNYOMBYI les élèves rescapés du génocide ont été persécutés.
L’origine de ces persécutions fut l’enseignant de l’éducation politique qui persécutait les élèves aidés
par le FARG en disant que ces élèves peuvent aller manger à l’HOTEL INTERCONTINAL et la
facture sera payer par le FARG.
Il a entraîné les élèves à persécuter les autres : Un jour deux élèves Hutu ont tenu une conversation ;
l’un a demandé à l’autre « qu’est-ce que tu as fait pendant les vacances de deuil » ? L’autre a répondu :
« j’ai déterré les os de ma mère, nous sommes allés les enterrer dans la cimetière des Héros à GISOZI
tout près de la tombe du Héros Fred RWIGEMA, Les Tutsi nous ont empêché de l’enterrer en disant
que ma mère n’a pas de beau nez et de beaux orteils » Ce sont ces enfant qui accusent leur enseignant
de les avoir enseigné le négationnisme. Le tout a été découvert le 27 avril 2004.
(A partir de la page 24)
LA PROVINCE DE KIBUNGO
Le génocide dans la province de KIBUNGO a été commis avec une cruauté cannibale. Les auteurs
étaient aidés par les interahamwe en provenance de MURAMBI, c’était en BYUMBA.
Dans le district de NYARUBUYE, on y a remarqué des gens qui mangeaient les cœurs enlevés des
gens après les avoir tués. On a constaté qu’il y avait des interahamwe qui prenaient des pots aux laits
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appartenant aux mamans qui y avaient trouvé refuge et dans lesquelles ils avaient apporté du lait pour
leurs enfants, ils y mettaient du sang des personnes qu’ils venaient de tuer, puis ils en buvaient.
Il y avait aussi des interahamwe qui grillaient des enfants sur les braisiers (même actuellement, ces
braisiers sont toujours là) et mourraient aux yeux de leurs parents. Certains des auteurs de ces forfaits
sont eux qui le témoignent et il y a ceux qui sont libérés.
Après le génocide, KIBUNGO a semblé perdre l’humanisme tellement que si la personne se met en
colère contre quelqu’un, sa première réaction est de vouloir le tuer. On dit que tuer est devenu comme
un jeu.
Par exemple à RUSUMO, les instances de sécurité appréhendent tout le temps des gens dans des actes
d’assassinats, souvent suite aux actes de fraude de KANYANGA ou de colère ordinaire.
Le 13/04/2004, dans la Ville de KIBUNGO, secteur de CYARUBARE, le nommé FUNGAROHO
Jean Pierre a été appréhendé avec une petite hache des INTERAHAMWE voulant tuer
BIKORIMANA et RUBERATABARO. Il leur disait qu’il va les tuer pour qu’ils fassent le deuil une
fois pour toute !
Pendant ce deuil de 2004, quand GAKWAYA Claver commençait à animer la conférence à
CYARUBARE, quelqu’un s’est levé et a dit : « Tuer n’est pas un crime, ce qui est crime c’est de ne
pas plaider coupable. »
Il y a aussi un certain MARUDOMO du secteur IRENGE actuellement en prison, il a dit à la nommée
MAZIMPAKA que lorsqu’il va recommencer à tuer, il ne tuera pas une seule personne.
Tout cela montre que l’idéologie conduisant au massacre subsiste à KIBUNGO.
1. PERSECUTIONS, QUARANTAINE, TERRORISME INFFLIGES AUX RESCAPES DU
GENOCIDE
On remarque nombreux actes de terrorismes et de persécutions dans tous les districts de la Province de
KIBUNGO. En général on persécute les rescapés du génocide et les témoins. Cependant, on remarque
quelques fois les cas de persécutions exercés par des rescapés sur les prisonniers libérés.
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Persécutions dirigées contre les rescapés du génocide et les témoins.
On constate que les auteurs de ceci font :
Les paroles moqueuses ; jeter les pierres sur les toits de leurs maisons ; attaquer leurs ménages avec
l’intention de les tuer ; incendier leurs maisons ; écrire des tracts…
Il y a un tract ramasser dans le secteur de GASETSA dans KIGARAMA, ce dernier mobilisait les
hutu à prendre leurs armes traditionnelles pour exterminer les tutsis restants.
Une dame du nom de UWANYIRIMPUHWE Catherine, témoins, actuellement, elle a trouvé refuge
dans la Ville de KIBUNGO. On a d’abord tué son mari, puis on a incendié sa maison, on a jeté les
pierres sur le toit de sa maison, après elle a été contrainte à quitter son domicile. A l’heure, on a
commencé de se donner les terrains de son frère défunt.
Dans la Ville de KIBUNGO dans le quartier dit CYASEMAKAMBA, il y a un vieil du nom de Joseph
NSENGIMVA, rescapé avec sa petite fille ; quand il n’est pas chez lui, les gens violent son domicile
pour frapper cette fille. O vient de le faire deux fois tellement que ça commence à la handicaper.
Toujours en KIBUNGO, quand il y a un prisonnier relâché qui commence à donner son témoignage, il
subit des menaces. Ceci est fréquent dans la Ille de RWAMAGANA.
Même si on rencontre de tels actes ici et là dans tous les districts, on constate pourtant qu’il y a des
actes fréquents dans certains districts plus que dans d’autres. Comme par exemple, jeter les pierres sur
les toits des maisons sont plus fréquent dans la KIGARAMA, MUHAZI, RWAMAGANA, VILLE de
KIBUNGO et dans MIRENGE. Par ailleurs, dans la Ville de KIBUNGO, il y a un orphelin du nom de
RURANGIRWA Bernard, il a été attaqué par une bande armée. Cette dernière l’a lancé une grenade et
il a échappé de justesse puisque la grenade ne s’est pas explosé.
Il y a aussi dans la province de KIBUNGO l’utilisation ici et là des mots très choquants. Dans le
district de BIRENGA , le nommé GASARABWE a dit à Madame Odette et à Madame Hadidja : « A
lieu de me confronté (en parlant du procès), je me confronterais avec les cadavres ». Il les a dits
encore : « Le phénomène de GIKONGORO allait se répandre partout a part que nous ne l’avons pas
préparé ensemble.
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En général, les persécutions et les menaces en KIBUNGO dirigé contre les rescapés du génocide et les
témoins sont remarquables dans toutes les provinces sauf qu’il y a ceux qui sont à l’apogée.
L’autre persécution est dirigée contre les témoins dans les juridictions gacaca. On remarque que celui
qui témoigne est traité comme un fou ou il est hué.
Les persécutions faites par les rescapés du génocide
Elles ne sont pas fréquentes. Seulement, dans le district de KABARONDO, secteur NYAMIRAMA,
cellule RUVUMU, les rescapés ont lancé une attaque contre le domicile du nommé SEMBEBA
Faustin. SEMBEBA est l’un des prisonniers relaché suite au communiqué de la Présidence de la
République. Il a été attaqué parce qu’il aurait refusé de montrer où on a enterré RUSANGIZA pendant
le génocide. Lui, il dit qu’il ne connaît pas l’endroit. Ils ont lancé cette attaque le 11 munies des armes
traditionnelles et par chance, il s’est caché et les meurtriers ne l’ont pas trouvé.
2. LES JURIDICTIONS GACACA ET LA JUSTICE ORDINAIRE
Comme ailleurs, on remarque dans la province de KIBUNGO des actes de blocage du bon
déroulement des juridictions gacaca. Comme par exemple dans le district de MIRENGE, on constate
des propos comme : « FAITES ATTENTION, GACACA VA ECHOUER ».
Dans le district de NYARUBUYE, secteur NYARUBUYE il y a un problème de mésentente entre les
rescapés du génocide et les hutu. Cela fait que les juridictions gacaca ne se déroulent normalement
puisque ce que font les hutu qui sont dans les juridictions gacaca ne sont pas acceptés. Le même cas est
observé dans le district de KIGARAMA dans les secteurs de BARE et de BIRENGA.
Dans le district de MUHAZI, dans la juridiction gacaca de NYAGAHINGA, on parle de la
Coordinatrice de GACACA nommée KAMARABA qui menace les témoins à charge de son mari. Elle
a fait emprisonner la nommée Pétronille BATAMULIZA quand elle venait de témoigner contre son
mari KARANGWA. Elle a été emprisonnée peu de jours après qu’on ait lancé une attaque nocturne
contre son domicile.
A RUSUMO, le nommé AYIGIHUGU a témoigné à charge de RWANYANGE. La suite est que
RWANYANGE a commencé à menacer AYIGIHUGU, en lui disant qu’il va lui faire comme on a fait
à GIKONGORO. Peu de jours après l’avoir dit cela, on a incendié sa maison. C’était le 01/01/2004.
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En général, les problèmes visibles et communs dans les juridictions gacaca dans tous les districts sont
par exemple le fait de huer les témoins, la participation non effective des intellectuelles et des
personnes influentes, commencer tardivement et le manque fréquent du quorum.
On remarque que dans la justice ordinaire, les crimes de droits communs sont relégués au second plan
et ne sont pas poursuivis. Cela entraîne le cumul des crimes de cette catégorie car la population pense
qu’on ne s’occupe que des crimes de génocide.
Ceci fait qu’il y ait nombreux cas de récidivités des crimes surtout en rapport de braconnage par des
fusils détenus illégalement dans le Parc d’Akagera.
On dit également qu’il y a la corruption dans ces tribunaux.
3. L’AUTORITÉ ADMINISTRATIVE
Les problèmes en rapport avec l’autorité administrative dans la province de KIBUNGO se remarquent
dans tous les districts. On observe un conflit entre les comités exécutifs se disputant de l’argent, la
faiblesse ou pour se préparer aux élections de 2006.
Dans les districts de CYARUBARE, KIGARAMA et MIRENGE, ils passent tout le temps en se
disputant de l’argent des districts. Dans la Ville de KIBUNGO, là on remarque une faiblesse du comité
exécutif.
Il y a aussi dans le district de MIRENGE, un Vice-Maire qui sème les conflits entre la population et les
autres dirigeants tellement qu’il serait à l’origine des démissions fréquentes des dirigeants.
Dans nombreux districts frontaliers avec le BURUNDI, il y a un problème des burundais qui viennent
pour y chercher des pièces d’identité. Ceci est plus observé dans MIRENGE. A MIRENGE également,
il y a un problème des vaches qui broutent les cultures des tierces personnes.
Dans certains districts, on constate également un mauvais fonctionnement de l’appareil administratif
qui résulte des dirigeants ayant commencé leurs campagnes électorales.
Par exemple à KIGARAMA, le Vice-maire chargé des affaires économique NTIBARUKINGA
François alias MWIDISHYI a débuté cette action. Il commence à installer ses proches parentés dansa
des postes des secrétaires exécutifs des secteurs afin de lui faire la campagne électorale.
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4. LES ASSOCIATIONS
Par rapport aux autres provinces, les associations ne sont tellement nombreuses dans la Province de
KIBUNGO. Même celles qui sont sur place ne posent aucun problème. Cependant, ce qui est visible est
qu’il n’y a pas d’associations mixtes, c’est à dire qui rassemble les hutu et les tutsi. On remarque aussi
que certaines activités sont devenues l’apanage d’une seule ethnie. Par exemple dans une localité
nommée RUKUMBERI quand on demande à la population pourquoi elle ne fait pas des associations de
pêche, elle te répond « aucun Tutsi ne pêche ».
La LIPRODHOR y a aussi un bureau. Il est cité surtout dans les conflits en matières des terrains dont
il est à l’origine.
5. LES EGLISES
Il y a une multitude d’églises dans la province de KIBUNGO. Parmi elles par contre, il y a celles qui
enseignent les divisions, ainsi cela a été constaté lors des élections.
L’ADEPER s’est scindée en deux blocs et qui sont fondés sur les ethnies. Il y a le bloc de
MAJYAMBERE et l’autre de SBOMANA. Le bloc de MAJYAMBERE empêcher les gens à
participe aux juridictions gacaca et aux mutuelles de santé. Ils disent que c’est l’Etat qui doit payer
pour la population des frais d’adhésions aux mutuelles de santé. Lors des élections ADEPER
sensibilisait la population à élire leur « idiot » (Ikigoryi cyabo).
Dans l’église ABAGENI BAYESU les nommés pasteurs RUTAGWABIRA et NSENGIMANA
disaient que ce pays n’allait pas être gouverné par un Tutsi. Ils disaient aussi que TWAGIRAMUNGU
allait remettre les terrains aux propriétaires. Les mêmes propos étaient tenus par certains pasteurs
d’EER. Ces enseignements qui se donnaient publiquement ont fait qu’après les élections, certains
pasteurs ont pris fuite vers NA